De l’autre côté, le clan opposant a considéré que les nouveaux cahiers de charge étaient une véritable atteinte aux libertés et au pluralisme que le Maroc souhaite préserver. Les opposants aux cahiers des charges ont également considéré que le Ministère y a intégré des éléments trop détaillés, faisant ainsi de ces documents une sorte de grille de programmes, en lieu et place de feuille de route stratégique.
Toutefois, et au-delà de la polémique spécifique aux cahiers de charge, ce débat national sur le secteur audiovisuel remet, d'une façon générale, la question des libertés médiatiques au centre des discussions.
D'un côté, nous avons un secteur audiovisuel public très critiqué par la presse et par une bonne partie des téléspectateurs. Les mesures de l’audience restent néanmoins plutôt « honorables », notamment pour 2M et Al Oula.
Les ondes radios ont, quant à elles, été ouvertes au privé. Les derniers chiffres d’audimat ont étonné plus d’un. Malgré « les apparences », ce sont les radios publiques qui sont les plus écoutées. Ceci n’empêche que les radios privées ont pu répondre à des attentes différentes, avec des émissions de proximités, des débats plus ouverts et un ton différent. Bien que l’impact n’ait pas encore été bien mesuré et bien cerné, les observateurs témoignent tout de même de cette vague d’ouverture et de fraicheur qu’a permis l’ouverture dans le domaine radiophonique au Maroc
Bien évidemment, et au-delà des chiffres, le sujet primordial reste la question des libertés médiatiques. Dans cet environnement en pleine mutation, le journaliste doit-il / peut-il tout dire ? Veut-on aller vers une réglementation ou une régulation de la pratique journalistique ? La liberté médiatique est-elle inconditionnelle ? Quid des peines privatives de liberté ? On attribue depuis quelques jours au Ministre de la Communication, M. Mostafa Khalfi, des déclarations selon lesquelles le futur code de la presse, attendu depuis de longues années, ne contiendrait pas de peines privatives de libertés contre les journalistes. Ces peines seront-elles effectivement et définitivement supprimées ?
Par ailleurs, la question de « l’identité marocaine » et des « valeurs marocaines » revient souvent quand il s’agit de débats sur les médias, et spécifiquement les médias audiovisuels. Le rôle des médias est-il de préserver cette éventuelle identité unique ou plutôt de permettre l’émancipation d’une identité plurielle et riche ?
Ont intervenu à cette table-ronde :
- M. Mokhtar LAGHZIOUI, Rédacteur en Chef - Al Ahdath Al Maghribia,
La modération était assurée par Mlle Sanaa EL AJI, Directrice Communication et Relations Extérieures de HEM