«Ce sont les petites différences dans ce qui se ressemble par ailleurs qui fondent le sentiment d’étrangeté et d’hostilité », une citation de Sigmund Freud qui synthétise, dans des mots simples et de tout temps, la corrélation positive pouvant exister entre la Proximité et le conflit. Une citation qui illustre parfaitement la nature de la discorde maroco-algérienne et qui donne au moins une explication acceptable.
En effet, le Maroc et l’Algérie sont deux pays qui se ressemblent mais qui ne s’assemblent malheureusement pas encore. Ils nourrissent depuis déjà plusieurs décennies, malgré toutes les similitudes historiques, linguistiques, religieuses, culturelles et sociales, une étrange tension et une hostilité entêtée.
Tantôt nommés frères ennemis tantôt faux frères, ils restent incontestablement des frères, différents dans leurs personnalités respectives, dans la manière que chacun a choisi de vivre sa réalité, d’agir face au destin, d’instaurer sa souveraineté, de choisir la voie de son évolution et ce depuis leurs indépendances.
L’histoire est là pour témoigner de ce lien de fraternité qui s’est exprimé spontanément, naturellement et même fougueusement entre les deux pays et le présent est aussi là pour témoigner de ce lien de sang qui unit les deux peuples, luttant aujourd’hui contre les forces obscures de la manipulation médiatique et l’obsession narcissique des politiques dans leurs envies hégémoniques.
Aujourd’hui, dans ce contexte de mondialisation sans merci que plusieurs pays affrontent avec sagesse en s’unissant, en constituant des blocs mutualisant leurs forces et leurs atouts, nous restons sourds à toutes les possibilités qui nous sont favorables, muets face à toutes les logiques constructives. Nous continuons à alimenter des frictions qui nous affaiblissent et qui mettent notre avenir commun, parce qu’interdépendant, en péril.
Le passé ne meurt jamais mais il ne devrait survivre dans nos mémoires et dans nos cœurs que pour une seule raison, celle d’en tirer les bonnes leçons, de grandir, d’évoluer pour un meilleur lendemain.
Alors que la situation en occident est relativement florissante, celle du monde arabe aujourd’hui est alarmante et devrait-nous rappeler l’impermanence de toute chose, nous alerter sur la nécessité imminente de solutionner nos litiges quels qu’ils soient et de reconcevoir l’union qui fait la force.
Cependant, même si cela semble indéniable, ce n’est pas encore viable pour plusieurs raisons que la raison ne conçoit pas.
Pourquoi s’affaiblir quand on peut se renforcer ? Combien de temps nous faudra t-il pour forcer l’histoire en notre faveur ? Que faut-il entreprendre pour croiser nos destins avec force et solidarité ?
C'est à ces questions que nous tenterons de répondre à travers les interventions de :
· M. Abdelhamid Belhadj Hacen : Laboratoire CIRCEFT-ESCOL Universités Paris Est-Créteil & Paris 8, Professeur associé à l'université de Tlemcen et Président du comité d'organisation du colloque international ‘Contextes, Langues et Cultures’ et Président de l’AMIFA
· M. Khalid Chiat : Professeur à la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales de Oujda et Coordinateur de l'Unité de Recherche Maghrébine au Centre d'Etudes et de Recherche Humaines et Sociales de Oujda
MODERATION : Mme Nouma BOUYAHYA - Directrice HEM Oujda
Video de l'intervention de M. Camile SARI : http://youtu.be/wjXH9pM-Uw8