Une presse libre et pluraliste reste un excellent révélateur de l’état des pratiques démocratiques d’un pays .Un citoyen correctement et objectivement informé se sentira aussi concerné par les choix stratégiques de ses gouvernants et s’érigera en défenseur des institutions.
En 1993, l’Assemblée générale de l’ONU a proclamé le 3 mai journée mondiale de la liberté de la presse (décision 48/432).L’un des objectifs de cette décision était aussi de défendre l’Independence des journalistes contre les exactions et peines arbitraires qu’ils encourent dans l’exercice de leur fonctions.
Les récents soulèvements dans plusieurs pays Arabes ont mis en exergue le pouvoir des médias, le combat des peuples pour la liberté d’expression et la liberté tout simplement. Un virage sans précédent était franchi et a permis aux medias anciens et nouveaux ainsi qu’a la société civile et surtout à la jeunesse de provoquer un ras de marré qui a conduit à l’éviction des régimes totalitaires qui pour la plus part avait mis en place des organes de presse sur mesure.
Le Dernier classement de RSF (2012) a établit la suprématie des pays du nord de l’Europe où la presse et les medias sont les plus libre et range les pays arabes aux dernières places avec tout de même en tête la Mauritanie à la 67ème place, le Maroc à la 138ème place, l’Egypte 166ème et la Tunisie 134ème.
Cependant la question qui reste posée et qu’en est-il aujourd’hui ?
A l’heure actuelle, les pays arabes connaissent des changements indéniables et se doivent de montrer aujourd’hui plus que jamais, que la consolidation des libertés n’est pas à remettre en question. Une réelle reforme de nos systèmes doit avoir lieu et conférer à ce qui a été appelé le quatrième pouvoir, le droit de représenter les citoyens, de traduire leurs besoins et aspirations. Malheureusement ce dilemme nullement nouveau est loin d’être résolu.
En effet, au Maroc, en Tunisie et Egypte, la presse aussi bien écrite qu’audiovisuelle, a été secouée par une vague de contestations et de décisions arbitraires. Ce qui peut jeter un doute sur la réelle intention des gouvernements à mouvance islamiste à consacrer la liberté d’expression comme priorité.
Plus que jamais le monde Arabe a besoin de reformes globales, modernes allant dans le sens du renforcement des libertés et d’un respect affirmé de la liberté d’expression. Une presse dynamique, indépendante, plurielle, dotée d’organes vifs délivrant une information et des analyses diverses sera le reflet d’un progrès que nul ne saurait nier.
Les gouvernements ont très certainement pris conscience que la légitimité et la reconnaissance internationale ainsi que le développement économique et social sont tributaires, entre autres, de la liberté d’expression.
Au Maroc et ailleurs, dans la région il reste encore des sujets Tabous qui restreignent le champ de cette liberté et posent la question de l’ancrage des valeurs démocratiques dans nos pays. Ceci étant dit, la liberté de la presse ne peut se concevoir sans la responsabilité des journalistes et le respect par ces derniers, de la déontologie.
Pour ouvrir notre débat, quelques questions restent posées :
Quel degré de liberté et d’Independence sera concédé à la presse et aux medias Arabes?
Peut-on encore parler des lignes rouges encore mises en avant par nos gouvernants ?
Ainsi que bien d’autres questions auxquelles essaieront de répondre nos invités.
